L’automne arrive à grand pas ! Soyons imaginatifs ! Pour vous l’Automne ressemble à quoi…
Pour Giuseppe Arcimboldo
Ces portraits exaltent la puissance de l’empereur Maximilien II qui règne sur les hommes mais aussi sur les saisons et les éléments. Il crée un lien symbolique entre le pouvoir temporel de l’empereur et l’immuabilité des saisons qui reviennent année après année. G.Arcimboldo, peintre officiel de la cour des Habsbourg au XVIè siècle, suggère ainsi que le règne du Saint-Empire défiera lui aussi le temps.
…/…Au delà de l’Histoire…/…
Le portrait de l’Eté est composé de fruits et de légumes. Une courgette forme le nez, l’œil est une cerise surmontée d’un sourcil en épi de blé. La bouche est une cosse de petits pois entrouverte. Le rouge de la lèvre est constitué de deux cerises. Un pêche forme la joue. L’épi de maïs qui forme l’oreille est une nouvelle céréale venue d’Amérique. Une main invisible tient un artichaut, comme un emblème. Près du tableau, on ne voit que les végétaux, de loin le portrait est évident: un homme au sourire moqueur.
L’Eté est la saison des moissons, la couleur dorée domine, et le vêtement est fait de blé tissé. La profusion des récoltes souligne l’âge d’or que connaît l’empire, un âge de prospérité et de paix.
L’Eté est le seul portrait signé et daté. On y lit Guiseppe Arcimboldo sur le col et 1573 sur l’épaule.
L’allégorie de l’automne regarde la splendeur de l’Eté. C’est le temps des vendanges et sa chevelure est faite de grappes de raisins, de feuilles de vigne et d’une citrouille. Son œil est une prunelle (!) surmontée d’un épi de blé, son nez une poire, sa bouche une châtaigne éclose, l’oreille est un champignon orné d’une figue trop mûre. Le vêtement est un barrique disjointe tenue par un lien, comme Maximilien tient ensemble son empire aux peuples divers. Les deux olives vertes sont un symbole de paix.
L’été L’automne
L’Automne est un homme mûr peint sous les traits de Bacchus, dieu du vin. Comme tous les buveurs il a le vin joyeux et parfois le vin mauvais. Il pousse l’homme à donner le meilleur de lui-même ou le pire. Suivi d’une cohorte de ménades et de satyres, il parcourt la campagne et aide l’homme à oublier ses misères, comme l’empereur qui parcourt ses terres, dirigeant et soutenant son peuple, accompagné de sa cour.
Avec l’Automne, le cycle des saisons est terminé et il recommence avec l’Hiver.
Cette série des Quatre saisons a des correspondances avec la série des quatre éléments. « L’été est chaud et sec comme le Feu. L’Hiver est froid et humide comme l’Eau. L’Air et le Printemps sont tous deux chauds et humides et l’Automne et la Terre sont tous deux froids et sec.» écrit le milanais Giovanni Battista Fonteo dans un poème qui accompagnait les tableaux offerts à Maximilien.
Maniéristes, symboliques, énigmatiques et virtuoses ces portraits composés n’ont pas livré tous leurs secrets. Arcimboldo (1526 – 1593) connut la gloire à la cour des Habsbourg. Le peintre italien fut invité à Vienne en 1562 à la cour de Ferdinand 1er par son fils Maximilien. Il y composa les fameuses têtes composées tout en organisant les divertissements de la cour. En 1578 il suivit Rodolphe II à Prague et s’occupa du cabinet de curiosités du jeune roi. En 1587, il retourna à Milan d’où il enverra au roi deux derniers portraits: Rodolphe en Vertumne (le dieu romain des saisons) et Flore.
A sa mort, il tomba dans l’oubli et fut redécouvert au XXè siècle par les Surréalistes.
Référence et Source
Catherine-Alice Palagret
manièrisme
septembre 2008
Source:
Catalogue de l’exposition “Arcimboldo” au Musée du Luxembourg
15 septembre 2007 – 13 janvier 2008